Ce 23 octobre 2021, j’ai eu la chance de pouvoir assister aux journées Emergences (emergences.org) à Bruxelles. J’avais à mes côté quelqu’un venant chaque année de France pour assister à cette journée disait-elle de “bienveillance, un havre de paix dans le monde parfois dur et cruel qui nous entoure”.
Le thème de cette année: Evoquer la Mort pour Eclairer la Vie.
Parmi les nombreuses interventions, à la fois scientifiques comme philosophiques, j’ai été très touchée par les témoignages des personnes ayant vécu la mort de près et surtout par celles accompagnant avec tant de coeur et de patience les personnes en soin palliatif.
J’ai aussi aimé baigner dans cette atmosphère de “regarder la mort en face”, avec humour parfois, et surtout avec amour. Curieusement c’est la même sensation que j’avais senti en me laissant inspirer par la culture Mexicaine ” El Dia de los Muertos” en 2015. Quelque chose de beau, sacré et joyeux curieusement, alors que chez nous la mort est si souvent évoquée depuis la peur, le malheur, la lourdeur ou même l’inconcevable !
J’ai senti cette même énergie d’empathie et de connivence entre nous tous les vivants provisoires comme disait un intervenant. Un lien qui nous unit et qui au fur et à mesure de la journée a transformé la mort en une amie, complice de la vie qui aurait bien envie que le jour où elle arrive, la personne lui dise, “merci, je suis prête”.
La mort comme une amie?!
C’est pour moi le grand message de cette journée: comment vivre chaque jour pour que quand la mort survient, nous soyons prêt? Souvent on court tellement que on oublie ce qu’est de vivre. Et dans mon cas, j’ai pris conscience au long de cette journée que j’avais envie à partir de maintenant de plus Honorer ou même “Rendre Grâce” à la Vie, au sens sacré de l’expression. En vivant pleinement, nous pourrons mourir en paix. Et c’est sans doute le grand cadeau que nous fait la mort, dans son “incontournabilité” et à la fois son imprévisibilité: c’est de nous inviter à VIVRE. Mais souvent nous avons associer vivre à “bonheur, objectifs à atteindre, être aimé”, comme l’expose très clairement Ilios Kotsou dans son livre “Eloge de la lucidité” : nous avons associé Vie à bonheur, réussite, abondance. Nous lui avons exigé ceci et cela. Et par ce fait, nous avons sombré dans les attentes, déceptions, plaintes, jugements etc. Mais la Vie est la Vie. Demandez aux plantes, aux animaux, regardez la nature. Apprenons de comment être avec la Vie, ces cycles, où oui, il y a jour et nuit, oui il y a joie et tristesse, oui il y a hauts et bas.
Les messages de ceux qui partent pour nous
Christophe Fauré, l’un des ces accompagnants en soin palliatif, a rassemblé durant toutes ses années au chevet des mourant, les grandes paroles de sagesse de ceux -ci pour nous tous, ceux qui avons encore la Vie devant nous:
Les messages sont profonds, parfois une lucidité teintée de regret, un aller à l’essentiel:
- Soyez le plus intègre avec vous-même. Ne vous trahissez pas. (Car la peur de la mort est aussi la peur de ne pas avoir vécu ce que l’on voulait vivre)
- Ne regrettez rien… vivez pour ne pas regretter, car “plus tard” à un certain moment c’est “trop tard”
- vivez l’instant présent. Grâce à la maladie on a du ralentir, se poser, juste être là… “Qu’est ce je peux faire pour que cet instant soit magique?
- Apprenez à aimer – “ma vie a du du sens car j’ai aimé” est ce que Christophe a souvent entendu, et en même temps personne n’a jamais dit “ma vie a eu du sens car j’ai été aimé”
- Donnez plus que vous recevez – Qu’est ce que je donne qu quotidien en retour de ce que je reçois? Quel sens donner à ma vie?
De grandes questions à un moment où la sagesse ultime pointe son nez avant de nous envoler. Et comme ils disent à Madagascar: “quand je meurs je deviens un ancêtre” – donc écoutons la sagesse de nos ancêtres pour nous guider aujourd’hui dans notre jour à jour.
Avec gratitude à Emergence et tous ses collaborateurs, pour cette belle transmission
Ensemble, vivons pour un monde qui en vale la peine ! Et commençons par nous-même !
Véronique